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Quelle est l’origine du chemin de Saint Piat ?

C’est un chemin transfrontalier de 32 km en pleine zone rurale depuis des siècles la partie française et le secteur belge du vieux « Pays de Pévèle » et qui réunit directement les villes de Tournai, Bouvines et Seclin. Il s’effectue principalement en France mais passe et surpasse la frontière de la Belgique. C’est un ancien chemin médiéval qui a une emprunte romaine. On traverse des paysages agraires particulièrement bien préservés et représentatifs des activités agricoles qui ont fait la richesse ancestrale de cette contrée.

 

 

 

L’origine de ce chemin remonte au 3ème siècle avec le grand personnage de Saint Piat, un martyr chrétien du 3ème siècle après Jésus-Christ. Cet illustre personnage a durablement marqué les villes de Tournai et Seclin. D’ailleurs la ville de Tournai était considérée comme celle où vivait le missionnaire Piatus. Celui-ci était chargé de convertir les habitants de l’époque entre la Lys et l’Escaut.

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On associe également cet itinéraire comme un véritable panel historique ! En effet, c’est un lieu où souffle le vent de l’histoire parmi ses nombreuses communes. Plongez au cœur d’événements historiques régionaux maintes fois frappées par les fléaux de la guerre. Par exemple, souvenez-vous de cette bataille à Bouvines en 1214 qui marque encore notre mémoire, le 27 juillet 1214, date qui a marqué l’Europe du Nord.

L’historien-biographe Guillaume Le Breton mentionne le pillage de Seclin (« Siclinium ») lors du passage de Philippe Auguste. En 1297, la Flandre se soulève à nouveau contre leur suzerain, le roi de France Philippe le Bel. Seclin est occupée du 2 au 8 novembre et dévastée par les troupes françaises. La Collégiale fut brûlée mais le roi de France se montre magnanime envers le trésor et les reliques de Saint Piat.  En 1340, les anglais assiègent la cité de Tournai et sont aidés dans leur combat par Guillaume II de Hainaut qui pille et brûle de nouveau la Collégiale et l’Hôpital Notre-Dame de Seclin. En novembre 1382, le roi Charles VI séjourne à Seclin le temps d’organiser une nouvelle campagne contre les flamands regroupés au-delà de la Lys.

Malheureusement, après quelques guerres franco-flamandes, il eut au 16ème siècle des troubles religieux, des guerres religieuses entre les catholiques et les protestants. Ces derniers étant appelés les « gueux », entreprirent une série de saccages et d’assassinats dans la région. Le chapitre des chanoines de Tournai transféra en 1566 les reliques de St Eleuthère à Douai (premier évêque de Tournai) afin de les protéger des iconoclastes.

Le 11 mai 1745, la bataille de Fontenoy, au cours de la guerre de Succession d’Autriche, se solde par une victoire française. La pyramide de Fontenoy dans le village de Cysoing, près de Bouvines témoigne encore de nos jours de cette bataille décisive.

Au cours de la période révolutionnaire, le Nord de la France fut le lieu des batailles avec les armées autrichiennes (siège de Lille, batailles de Fleurus, Jemmapes…). Seclin fut défendu en 1794 par la garde nationale et on installa cette même année, un télégraphe optique Chappe sur le clocher de la Collégiale. Celui-ci permit d’annoncer à la Convention la reprise de Condé-sur-Escaut. Au lendemain de la bataille de Waterloo (juin 1815), les soldats saxons furent soignés à l’Hôpital de Seclin.

A la fin de la première guerre mondiale (début octobre 1918), les occupants allemands font évacuer la population seclinoise dans différentes communes (Bouvines, Cysoing, Louvil, Cobrieux…). Bouvines accueillera 1 200 seclinois (dont le maire de l’époque, Claude Guillemaud) sur les 5 000 évacués.

Au cours du deuxième conflit mondial, Seclin fut le théâtre d’un massacre de résistants et d’otages à l’été 1944. Les liens sont restés très forts pendant des siècles avec un événement phare, la fête de l’Elévation, le jeudi suivant le quatrième dimanche de Pâques. Les paroissiens de l’église Saint Piat de Tournai se rendaient en procession à Seclin. Les seclinois venants au-devant d’eux, les deux cortèges communiaient autour du reliquaire avant de prendre ensemble le chemin de la Collégiale de Seclin où une messe solennelle était célébrée par le curé de Saint-Piat de Tournai.  Autre exemple de ce lien : les reliques de Saint Piat vont venir plusieurs fois dans la cité de Tournai. En avril 1457, les chanoines de Seclin transportent les reliques du saint pour une grande procession où est également mis à l’honneur Saint Eleuthère, le premier évêque de Tournai. Du 12 au 22 septembre 1626, les reliques de Saint Piat viennent de nouveau dans la cité de Tournai alors frappée par une épidémie.

Quatre structures, deux belges et deux françaises, souhaitent travailler main dans la main pour la promotion du territoire (Tournaisis Pévèle, Grand Mélantois) et du patrimoine (église St Pierre de Bouvines avec vitraux « Classés Monument Historique », cathédrale Notre Dame et beffroi de Tournai classés « Patrimoine mondial UNESCO », Collégiale Saint Piat – Seclin « Classés Monument Historique », l’Hôpital Notre-Dame « Classés Monument Historique »)

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Il s’agit donc de rappeler au public que ces « hauts lieux » sont reliés depuis des temps immémoriaux par un splendide chemin transfrontalier, tellement discret que seuls semblaient le connaître ses usagers ancestraux, les paysans et quelques randonneurs historiens avertis…

Quasiment rectiligne, nommé par les Français « Chemin de Tournai » de Seclin jusqu’à la frontière - parallèle grosso modo à  la route D93 Baisieux/Wannehain que ce chemin coupe perpendiculairement -, il est baptisé par les populations belges riveraines « Vieux chemin de Bouvines »,  jusqu’aux abords de la cité bimillénaire de Tournai.

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Voilà des événements forts de notre histoire européenne, deux lieux-phares à la porte d’agglomérations très peuplées, des lieux bien connus de centaines de milliers d’habitants, de randonneurs, de touristes, cultivés ou pas, des lieux unis par l’histoire … Et pourtant l’amnésie a frappé progressivement au fil des siècles jusqu’à aujourd’hui. Ce lien transfrontalier que le temps estompe doit être préservé, renforcé et valorisé. Un « Microprojet Inter-reg IV de coopération territoriale européenne. » serait le moyen de mettre en place les outils et les premières actions pour lancer une dynamique de travail entre les partenaires.

Il est proposé que le chemin transfrontalier existant soit balisé et valorisé sur le plan médiatique. Que soient aussi proposés des itinéraires alternatifs à l’est et à l’ouest du chemin afin de permettre aux randonneurs, cavaliers et cyclotouristes, de faire des parcours en boucle, donc de mieux connaître ce territoire en découvrant le patrimoine local.

Ce mince investissement pour un bénéfice immense d’intérêt général, en termes de meilleure connaissance mutuelle entre les populations frontalières, en termes d’approfondissement de nos racines communes ou des motifs de nos différences, permettant au final de favoriser la mobilité transfrontalière.

En effet, le balisage est une invitation à aller plus loin et permettra de matérialiser l’itinéraire. Les personnes qui ont l’habitude d’emprunter une partie de la voie en la poursuivant découvriront un peu plus de cette histoire commune. A travers champs en quelques kilomètres de hauts lieux historiques peuvent être relié par un itinéraire à l’écart des nuisances de la civilisation industrielle mais à l’orée des zones les plus urbanisées de la région.

Quel est l’intérêt de ce chemin ?

† Il faut savoir que ce chemin fait partie d’une ancienne voie romaine reliant Tournai à Cassel par Estaires, citée dans de nombreux ouvrages scientifiques, y compris à destination du grand public comme,   par exemple, le dernier en date : "La Cathédrale de Tournai à cœur ouvert" par Monsieur le Professeur Raymond Burlet (et alii),  Institut du patrimoine wallon, 2014, p. 10

 

† Les anciennes cartes de source ecclésiastique la nomment souvent "Chemin de St Piat" en mettant en avant l'antiquité de ce chemin, et le passage légendaire d'un des saints fondateurs de Tournai qui aurait parcouru cette voie depuis Tournai de l’église St Piat, site de son martyr par les Romains jusqu'à la collégiale de Seclin, site de la crypte où se trouve son sarcophage en passant par la "villa" de Bouvines, sous l'église St Pierre.

† Les cartes d'état-major actuelles et les panneaux indicateurs la nomment tous "Vieux Chemin de Bouvines" à la sortie de Tournai puis "Chemin de la Bataille de Bouvines" jusqu'à la frontière et "Chemin de Tournai" de la frontière à Bouvines, soulignant son caractère historique dans la mémoire collective, notamment depuis la célèbre bataille européenne du dimanche 27 juillet 1214. C’est ce chemin que Philippe Auguste emprunta quand il quitta Tournai avec ses troupes pour aller mener le combat à Bouvines.

Le classement du site de Bouvines le propulse au niveau de destinations prestigieuses dont la préservation a été déclarée d'intérêt général. Il rejoint ainsi d'illustres sites tels qu'Utah-Beach, la Montagne Sainte-Victoire peinte par Cézanne ou encore le Cirque de Gavarnie et le Canal du Midi... Les élus locaux et les associations - comme "Les Amis de Bouvines", présidée par M. Pelon cosignataire de ce recours -  se sont battus durant des années pour obtenir de l'Etat le classement de la Plaine de Bouvines-Cysoing comme "site préservé". Le tourisme se développe le long de cette voie et amène de nombreuses personnes vers le centre historique tournaisien ainsi qu’une fréquentation des sites de Bouvines et de Seclin, eux aussi chargé d’histoire et proposant un riche patrimoine.

 

† La « Marche des Courageux » est une autre manifestation qui emprunte ce chemin entre Wannehain et Tournai en souvenirs des territoriaux vendéens venus ralentir la marche des armées allemandes le 24 août 1914

 

† En France, la Plaine de Bouvines a été classée par  décret ministériel le 25 juillet 2014. Les communes métropolitaines d'Anstaing, Baisieux, Bouvines, Chéreng, Fretin, Gruson et de Sainghin-en-Mélantois sont concernées par son périmètre. Patrimoines civils, militaires, religieux, archéologiques, industriels, mais aussi agricoles... les 2 876 hectares du site dit "de la plaine de Bouvines" sont riches d'une histoire qui imprègne aujourd'hui encore ses paysages et le quotidien de ses habitants. Si les critères d'un classement peuvent être artistique, pittoresque, scientifique, légendaire, c'est bien le critère historique qui a été retenu pour attribuer la distinction au site de la plaine de Bouvines comprenant le chemin jusqu’à la limite de compétence des autorités françaises, la frontière franco-belge.

Exemples d'initiatives touristiques

Voici quelques exemples d’associations et d’acteurs de tourisme qui  proposent des promenades culturelles sportives ou familiales le long de cette voie ancestrale :

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La ville de Tournai elle-même via son office de Tourisme a contribué à valoriser le chemin par le micro projet européen interregIV « EuroPiat » en partenariat avec d’autres instances françaises et belges : l’Office de Tourisme de Seclin, l’association « Bouvines 2014 », les Amis de la Collégiale de Seclin, l’ASBL Ligne 4.

Dans son schéma de structure, Volume 1, Dans le chapitre II « Circulation des modes doux », en page 174, la ville de Tournai reprend ce chemin dans sa liste des itinéraires alternatifs vers le centre-ville et le souligne comme un itinéraire très intéressant dans le cadre d’un réseau transfrontalier de circulation lente.  L’utilité du chemin est bien réelle dans les déplacements quotidiens entre la ville et les villages de l’entité de Tournai , des étudiants, notamment de Froidmont et Marquain l’utilisent pour se rendre en vélo vers leur école.

 Propriétaire de chambres d'hôtes à Bouvines, M. Pelon a travaillé à la valorisation de ce chemin pour les touristes de passage à Bouvines et en recherche de randonnées originales. Il a donc écrit et publié pour ce faire un petit ouvrage de fantaisie en 2004 : "Un itinéraire insolite dans la plaine de Pévèle" (éd. APAD), bien relayé dans les médias du secteur (NoTélé, presse locale etc.).  L'"avertissement" de ce livre - qui date de 11 ans - avertissement sans doute prémonitoire, disait ceci : " Ce document qui se veut à but ludique et esthétique espère simplement contribuer à la préservation du patrimoine naturel et culturel de ce terroir historique de la Pévèle belge et française déjà fortement entamé par les nuisances d'une urbanisation accélérée et de plus en plus menacé par de nouveau projets d'infrastructures."

Guide-conférencier agréé (carte professionnelle : AH 11 59 001), M ; Pelon organise des randonnées commentées entre Bouvines et Tournai, qui toutes passent par ce chemin magnifique.

 Monsieur Alain Carlier de la RTBF qui y a consacré une de ses émissions « La Wallonie d’est en ouest » et a invité l’Office de Tourisme de Tournai ainsi que le cercle d’histoire locale Ligne 4…

 Le projet « Mosaïque de paysages » porté par l’Office de Tourisme de Seclin et l’association des « Planteurs bénévoles du Nord Pas-de-Calais » a des actions en cours d’élaboration et de réalisation sur le tracé du chemin valorisé par le projet Europiat. Le projet est transfrontalier et plusieurs propriétaires belges riverains du chemin valorisé par le projet EuroPiat sont partie prenante d’un projet de plantations utiles en accord avec les lignes de paysages, les essences locales, le respect du voisinage, des normes et des  limites. 

 Diverses autres associations françaises s’intéressent fortement à la zone transfrontalière allant de Tournai à Bouvines par l’axe du chemin de Bouvines : « Les Amis de Bouvines », l’association « Bouvines 2014 » qui y a organisé une partie des festivités de commémoration de la bataille de Bouvines et l’a parcouru en costumes et musique.

 Le chemin est repris dans les itinéraires proposés dans différents guides : la « Fédération Française de Randonnés - le Nord Pas-de-Calais », le « Comité Régional de la randonnée pédestre » du Nord Pas-de-Calais,  « Tout du Ch’min », association Basilienne de marche (France –Nord), Guide de randonnées « Le Nord à Pied » (TopoGuides). Il fait partie des itinéraires de « La Wallonie Picarde à vélo », nœud 44. Et ce ne sont que quelques exemples .

 En raison de sa situation de point élevé, de nombreux VTTistes, promeneurs et cavaliers fréquentent la zone concernée par le projet ; c’est un incontournable pour leurs activités. Ces fréquentations ont une retombée pour la région de Tournai et la présence d’un tel projet détruisant le cadre mettrait à mal cette ressource sportive et de loisirs.

 

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